Déroulement de l'atelier

Chaque séance  est organisée autour d’un thème qui sert de fil directeur aux exercices proposés. Cette année nous avons exploré :

- La maison et sa relation « naturelle » à l’enfance et à ses souvenirs, à l’intimité

- Le dedans et le dehors, le mur, les limites et frontières

- Les lieux de la mobilité, l’orientation, la désorientation, le mouvement.

- Les lieux improbables

- L’expression du projet architectural

 

Selon le thème, une bibliographie est commentée, ou quelques extraits de textes sont lus. On pioche dedans pour s’ouvrir l’imaginaire, on s’en imprègne sans chercher à faire pareil, car il ne faut pas risquer la paralysie devant un écrit magistral. Il ne s’agit pas non plus d’écrire à la manière de. Chacun à sa place. On ne devient pas écrivain en fréquentant un atelier d’écriture…  Mais quel plaisir quand l’amorce proposée était les trois premières lignes d’une « vraie » nouvelle, de lire la suite et de s’apercevoir que son propre texte est tout à fait honorable ! Quelle découverte de constater qu’avec un même début, il y a autant d’histoires que de participants !

 

Certains étudiants sont gênés par la durée imposée. Ils voudraient avoir plus de temps. Les exercices à faire d’une séance à l’autre chez eux sont l’occasion d’approfondir, de peaufiner, de réfléchir longtemps avant de se lancer. On commence toujours l’atelier par la lecture de ces textes écrits tranquillement chez soi.  Ce sont, dans les premières semaines, des observations de lieux quotidiens. Puis on élargit le champ d’investigations, on avance du côté de l’abstraction et de l’expression de cette abstraction.

On fait de temps à autre des improvisations collectives. Avec un ou deux personnages imaginés ensemble, on invente un scénario et chaque participant écrit un passage.  Cet exercice oblige à tenir compte du travail de ses voisins immédiats. Il favorise aussi l’écoute et la coopération pour s’inscrire dans une histoire cohérente et développe le travail en groupe.

 

Au fil du semestre, on découvre ses facilités et ses blocages dans tel ou tel registre, on essaye alors d’en explorer d’autres pour ne pas s’enfermer dans un genre ou un style. On réfléchit à la façon dont on s’y prend : Comment mettre l’accent sur un détail ou sur l’essentiel, comment arbitrer entre les deux, comment construire une histoire, comment trouver une chute. On lit aussi autrement les écrits des revues d’architecture. On développe son esprit critique. On prend l’habitude de noter ses idées, de les formaliser, de décrire un paysage ou une scène.

On enrichit sa perception de son environnement, on est plus sensible au contexte, on regarde mieux. « Faire l’expérience de l’écriture c’est apprendre à voir » dit Leslie Kaplan qui ajoute, à propos des ateliers qu’elle anime : « Faire écrire est pour moi une façon de faire prendre conscience à chacun de sa position de sujet : comment il se situe dans l’espace, dans le temps, par rapport aux autres » (5)

 

La validation du module, outre la participation aux séances, est d’écrire un article pour « plan libre ». Chaque étudiant doit choisir un monument ou un endroit et proposer un texte personnel qui mêle description, observation et ses propres sentiments. Tous ont joué le jeu. Avoir un but extérieur est extrêmement important et personne ne reste indifférent à l’idée d’être éventuellement publié ! C’est l’occasion aussi de faire la différence entre l’improvisation et un écrit plus retravaillé.

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